jeudi 16 novembre 2006

La télé de l’avenir

La télé de l’avenir sera inexistante. C’est la seule condition de possibilité de l’avenir. Explication.

Explication. On se figure toujours les gens de l’avenir comme étant plus supérieurs à nous. (Quoi que ce soit, nous avons très bien incorporé le mythe du progrès.) Or, afin qu’ils puissent être plus supérieurs, ils doivent être nécessairement plus intelligents que nous. Contraints par le mythe du progrès, que nous allons prévoir inoculer dans leurs tête, ils auront le sentiment de la nécessité d’être plus intelligents que nous. Ils renonceront donc à la télé. (Je regards pitoyablement les SF où les ménages des gens de l’avenir, de même que les nôtres, tournent autour de la télé - écrans plats, larges et plasma.) Mais, de toute façon, il faut pas dramatiser la situation des gens de l’avenir : ils auront un Internet beaucoup plus passionnant que le nôtre.

Prédictions supplémentaires. Les téléphones (fixes et portables), les baladeurs, les ordinateurs (de bureau, portables ou de poche) disparaîtrons aussi. Les gens de l’avenir auront, enfoncé dans le cerveau, des chips très denses (imagine un ordinateur comprimé en 1 mm cube, qui tire profit des circuits nerveux sensoriels, imaginez un Internet qui s’adressait à tous les sens) ; ces chips sauront satisfaire leurs besoins de communication et d’instruction.

D’autre part, ce scénario est plutôt une conséquence du mythe du progrès que nous avons incorporé. En réalité, l’avenir sera semblable aux émeutes des banlieues françaises de 2005. On vivra une guerre urbaine perpétuelle. On vivra dans des Etats policiers. Et on sera guéri du mythe du progrès.

P.S. Revenons, l’espace d’un instant, à la télé de l’avenir. Si elle existera, les récepteurs dans la forme actuelle disparaîtront. La télé de l’avenir ne s’adressera pas aux sens, mais au cerveau. Quant on peut stimuler les centres sensoriels, il ne vaut plus la peine de stimuler les sens. Les gens de l’avenir seront forcément insensibles.